Classification des polices

Comprendre le système de classification typographique et l'origine des termes qui définissent nos polices.

Le système Vox-ATypI

Note historique : Créé par Maximilien Vox en 1954 et adopté par l'ATypI en 1962, ce système a été officiellement abandonné en 2021 pour son manque d'inclusivité envers les écritures non-latines.

Classiques

Les polices à empattements traditionnelles, héritières de la calligraphie et de l'imprimerie ancienne.

Modernes

Les polices du XIXe siècle et après, caractérisées par leur géométrie et leur fonctionnalité.

Calligraphiques

Les polices décoratives et scriptes inspirées de l'écriture manuscrite.

Classifications détaillées

1. Classiques (Serif)

Humanes (Venetian)

Origine : Venise, XVe siècle. Inspirées des manuscrits humanistes de la Renaissance.

Caractéristiques : Faible contraste, axe oblique, empattements arrondis.

Exemple : Jenson
Renaissance

Garaldes (Aldine)

Étymologie : Fusion de Claude Garamond et Aldus Manutius.

Caractéristiques : Plus de finesse, contraste modéré, axe oblique.

Exemple : Garamond
Élégance

Réales (Transitional)

Période : XVIIIe siècle, Siècle des Lumières.

Caractéristiques : Axe vertical, contraste marqué, empattements affinés.

Exemple : Baskerville
Rationalité

Didones (Modern)

Étymologie : Firmin Didot + Giambattista Bodoni (1954).

Caractéristiques : Contraste extrême, empattements filiformes, axe vertical.

Exemple : Bodoni
Moderne

2. Modernes

Mécanes (Slab Serif)

Origine : XIXe siècle, révolution industrielle, publicité.

Caractéristiques : Empattements rectangulaires épais, peu de contraste.

Exemple : Rockwell
IMPACT

Linéales (Sans-serif)

Étymologie : "Sans" (français : sans) + "serif" (origine incertaine, peut-être du néerlandais "schreef").

Sous-catégories : Grotesque, Néo-grotesque, Humaniste, Géométrique.

Exemple : Helvetica
Simplicité

3. Calligraphiques

Incises (Glyphic)

Origine : Inscriptions monumentales romaines gravées dans la pierre.

Caractéristiques : Empattements triangulaires fins, aspect gravé.

Exemple : Trajan
SPQR

Scriptes

Origine : Écriture rapide à la main, plume.

Caractéristiques : Lettres connectées, inclinaison, fluidité.

Exemple : Script
Manuscrit

Manuaires (Graphic)

Origine : Écriture lente et soignée, dessin.

Caractéristiques : Aspect décoratif, lettres indépendantes.

Exemple : Display
AFFICHE

Fractures (Blackletter)

Origine : Écriture gothique médiévale, Bible de Gutenberg (1455).

Caractéristiques : Traits verticaux épais, angles marqués.

Exemple : Fraktur
Gothique

Étymologie des termes typographiques

Grotesque

Origine : Italien "grottesco" (appartenant à la grotte)

Terme péjoratif du XIXe siècle pour les premières sans-serif, jugées grossières comparées aux élégantes polices à empattements. William Thorowgood utilise ce terme en 1834.

Gothic

Usage : Terme américain pour sans-serif

Paradoxalement utilisé pour les sans-serif aux États-Unis (News Gothic, Franklin Gothic) alors qu'en Europe il désigne les blackletters médiévales.

Serif

Étymologie : Possiblement du néerlandais "schreef" (trait de plume)

Les empattements, ces petites extensions décoratives aux extrémités des traits, améliorent la lisibilité en guidant l'œil.

Sans-serif

Première utilisation : 1832, Vincent Figgins

Littéralement "sans empattements" en français. Ces polices étaient initialement appelées "Egyptian" ou "Antique" avant que le terme sans-serif ne s'impose.

Garamond

Origine : Claude Garamont (1499-1561)

Graveur parisien du XVIe siècle. Son nom s'écrivait "Garamont" de son vivant, mais "Garamond" est devenu l'orthographe standard après sa mort.

Didone

Création : 1954, système Vox

Néologisme combinant Didot (famille française) et Bodoni (typographe italien). Désigne les polices modernes du début XIXe avec contraste extrême.

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